Introduction

L’hyperplasie bénigne de la prostate (HBP ou adénome de la prostate) est une situation très fréquente chez l’homme. Son incidence augmente avec l’âge. La prostate, située sous la vessie et autour de l’urètre et est également le lieu d’abouchement des canaux éjaculateurs et des vésicules séminales. La prostate est une glande qui participe à la composition du sperme et joue un rôle dans le déroulement de l’éjaculation et dans la fertilité.

Epidémiologie

Avec l’âge, la prostate se modifie en grossissant et devenant moins souple. Par sa position, elle peut entrainer un obstacle et une gêne au moment d’uriner. Bien que l’HBP soit présente chez plus de 80 % des hommes de plus de 80 ans, ces modifications ne posent pas de problèmes à tous les hommes. En l’absence de complications (rétention, infection, calcul, insuffisance rénale), le traitement médicamenteux constitue la première approche mais en cas d’échec, il faut envisager une intervention afin de rétablir une miction correcte. À l’approche de la cinquantaine, de nombreux hommes sont concernés par les troubles urinaires consécutifs à une HBP. La prévalence de l’hyperplasie de la prostate symptomatique chez les hommes âgés de 55 à 70 ans est de l’ordre de 30 %. En moyenne, un homme sur 10 nécessitera un traitement chirurgical de son HBP.

Diagnostic

Les signes qui évoquent des troubles liés à l’HBP sont :

  • - la faiblesse du jet
  • - la nécessité de plusieurs levers nocturnes pour des envies d’uriner • des mictions fréquentes
  • - un besoin de pousser pour uriner
  • - un besoin impérieux d’uriner (nécessité d’uriner très rapidement pour un besoin urgent) 
  • - des fuites urinaires
  • - une impression de mauvaise vidange vésicale
  • - parfois une hématurie (sang dans les urines)
  • La sévérité des troubles n’est pas toujours en rapport avec l’augmentation du volume prostatique. Rarement il peut exister des complications liées à cette HBP telles que la rétention urinaire (blocage complet), une infection, des calculs dans la vessie, une dilatation des reins. Dans ce cas, le terme d’HBP compliquée est utilisé et le traitement s’oriente le plus souvent vers la chirurgie. Des questionnaires sur la fréquence de ces troubles et leur retentissement sont parfois utilisés. L’IPSS (https://www.astellas.ch/fr/ipss) est le score le plus diffusé évaluant 7 symptômes parmi lesquels la pollakiurie, les mictions impérieuses, la diminution de la force du jet urinaire etc... En plus de l’interrogatoire, il est nécessaire de réaliser un toucher rectal afin d’apprécier la prostate. Lorsqu’il y a lieu d’envisager un dépistage du cancer de la prostate, après avoir informé le patient des conséquences, un dosage du PSA est réalisé. Parfois un dosage de la créatininémie est demandé pour connaître la fonction rénale. La débitmétrie (mesure de la force du jet urinaire) est utilisée par l’urologue pour apprécier objectivement la qualité de la miction. Une échographie de la vessie, de la prostate et des reins est indiquée pour évaluer le volume prostatique ainsi que pour étudier le retentissement sur la vessie (parois épaissies, résidu post mictionnel) et le haut appareil (dilatation des reins). Il faut en effet distinguer :
  • - l’HBP non symptomatique non compliquée qui ne nécessité aucun traitement, voire même l’absence de surveillance selon le contexte
  • - l’HBP symptomatique non compliquée qui requiert un suivi et un traitement médicamenteux voire chirurgical en cas d’échec
  • - l’HBP symptomatique et/ou compliquée pour laquelle un traitement médical ou chirurgical est indiqué.

Traitement

Les urologues d’Urolife vous présenteront les bénéfices et les risques des options thérapeutiques envisageables en fonction du degré de gêne, des risques et coûts des différents traitements. Il existe 3 classes de traitement médicamenteux pour l’HBP :

  • - les alpha bloquants qui favorisent le relâchement du col de la vessie
  • - les inhibiteurs de la 5 alpha réductase qui diminuent le volume prostatique
  • - la phytothérapie.

Certains médicaments peuvent avoir des effets secondaires : anéjaculation pour certains alpha bloquants et troubles de l’érection pour les inhibiteurs de la 5 alpha réductase. En cas de troubles impérieux (besoin très urgent d’uriner), des anticholinergiques sont parfois proposés. L’objectif du traitement est la réduction des symptômes et l’amélioration de la qualité de vie. Il faut parfois essayer plusieurs traitements avant de trouver celui qui convient.

La chirurgie se justifie en cas d’échec du traitement ou de complications. Parfois, en cas de blocage complet et d'impossibilité d'uriner (rétention urinaire aiguë) une sonde (tube creux plastique) doit être insérée par l'urètre dans la vessie afin d'évacuer l'urine, de manière transitoire, avant l'intervention.

Techniques de référence : la résection endoscopique de la prostate, l’incision cervico-prostatique ou l’adénomectomie par voie haute proposée par chirurgie robotique (Da Vinci) dans notre centre. Le but est de lever l’obstacle sur l’urètre prostatique. La mortalité est très faible (<1%) et les complications sont rares. L’éjaculation rétrograde est fréquente alors que le risque d’incontinence ou de rétrécissement de l’urètre est minime.

Pronostic

L’efficacité des traitements de l’HBP sont très bons. Avec le temps, les restes de tissu prostatique laissés en place sont le siège d’un phénomène de repousse et parfois après plusieurs années, ces nodules de repousse peuvent être à nouveau obstructifs et influencer négativement la vidange de la vessie. Une petite intervention de « retouche » règlera le problème.